Ce qui va être exposé peut sembler étrange, voire déstabilisant, car rarement proposé en ces termes. Pour pratiquer, il n’est pas nécessaire d’aborder tout de suite ces considérations théoriques. Elles n’ont leur place que si vous en ressentez l’intérêt ou la curiosité.

Cette approche théorique permet de se préparer à la question de la non-dualité d’une façon très peu proposée de nos jours. Par approche non-duelle, je veux parler de la compréhension que l’individu, tel qu’il se vit, n’existe pas en réalité. Il y a une grande illusion à faire tomber pour que soit perçu la réalité de la Vie. Comprendre intellectuellement cette illusion permet d’ouvrir en vous des possibles.

Un chemin intellectuel

Je vous propose un chemin pour comprendre pourquoi la façon habituelle de se concevoir comme un individu réel, c’est-à-dire une entité avec des caractéristiques définies et stables vous définissant, est illusoire. Il y a deux points importants à intégrer pour qu’une compréhension juste émerge : il existe plusieurs mondes et plusieurs consciences.

Plusieurs mondes

L’être humain porte en lui une émanation de chacun des différents mondes, matériel et subtils, qui façonnent l’univers. Je pourrais parler de « plans » plutôt que de « mondes », mais il s’agit de réalités à multiples dimensions pour chaque monde, et le mot plan ne me semble pas apte à décrire correctement cela. Ces mondes constituent l’être humain dans sa globalité. C’est un peu comme si celui-ci était, intérieurement, à la croisée des mondes.

C’est une position exceptionnelle et unique dans tout le règne animal. Pour autant, l’être humain ne réalise pas cela, et il subit les influences de ces mondes tout en ignorant complètement ce qui se joue en lui, et à travers lui. Il donne des explications rationnelles aux phénomènes qui se produisent en lui mais en vérité tout cela lui échappe totalement.

Ces différents mondes sont le monde physique, le monde énergétique, le monde astral et le monde Absolu. Chacun de ces mondes, et c’est un point essentiel, est autonome dans le sens où il suit une évolution spécifique avec ses propres caractéristiques et lois. Pour autant, les mondes sont bien sûr reliés entre eux et interagissent selon des règles particulières.

Plusieurs Consciences

Ce qui définit l’être humain est avant tout sa conscience. Cela n’a rien d’évident, mais peut être vérifié simplement dans chacune de nos expériences. Il n’y a qu’une seule chose commune à toutes nos expériences, c’est la conscience. Tout le reste peut d’ailleurs être remis en question dans sa subjectivité. Cela signifie que ce que va vivre un être humain est fonction de sa conscience. Ses émotions, pensées, ressentis, identité, être, actions, bonheur, réalisations, sont directement liés à sa conscience.

La réalité de qui nous sommes est en lien avec la conscience. Mais il serait plus juste de parler de consciences au pluriel. Car nous sommes à la croisée de plusieurs mondes dans ce corps. Et chaque monde a sa conscience, à laquelle nous pouvons être plus ou moins connecté. Ce qui est difficile à intégrer, c’est qu’il ne s’agit pas d’une seule conscience en nous qui accueillerait la réalité d’autres dimensions présentent dans notre corps. Non, il s’agit plutôt d’une réalité qui existe, ce que nous sommes, parce qu’il y a combinaison de plusieurs mondes et de plusieurs consciences. Et cette combinaison n’existe pas en soi, mais les consciences oui.

Liberté intérieure

Cette réalité d’une complexité de mondes et de consciences comme notre propre identité est en fait l’explication la plus logique par rapport à notre liberté intérieure et à l’ensemble des possibles spirituels. Effectivement, c’est là notre grande liberté de pouvoir nous connecter à la conscience en lien avec son monde particulier. Et si cette liberté est possible, c’est du fait même de cette pluralité de mondes et de consciences. C’est cette pluralité qui crée cette immense liberté de dire oui ou non à tous ces possibles. Notre possibilité de choix, d’ouvrir un ou plusieurs champs de Conscience ou des qualités spécifiques à ces champs, repose sur cette réalité complexe de mondes et de consciences. Il ne faut pas chercher à comprendre cela intellectuellement, mais à simplement accepter cette possibilité. Cela permettra lors de la pratique de ne pas se fermer à l’expérience de plusieurs consciences.

Notre réalité intérieure

Nous ne sommes donc vraiment pas ce que nous croyons être. Nous ne sommes pas une âme éternelle qui ne change pas, car nous sommes multiples en potentiel, et notre issue à la mort du corps est, elle aussi, multiple. Nous n’avons donc pas de personnalité, ni d’âme en soi. Nous naissons effectivement avec une essence astrale et une essence naturelle, que certains peuvent rattacher au concept « d’âme », mais nous ne sommes pas ces essences. Cette multiplicité en potentiel, c’est seulement une dynamique en mouvement autour d’une liberté véhiculée par un ensemble de consciences. Et l’ensemble de ces consciences en soi collaborent au Un Total.

Tout cela est très déstabilisant. Cela peut être utile ou non. Parfois, il peut être important de garder devant soi une étoile bien stable comme un repère immuable et rassurant. C’est, d’une certaine façon, garder le contact avec le sacré dans une relation intime, où la pluralité disparaît pour laisser la place à l’Un. C’est, pour le dire autrement, goûter au respect de cet aspect en nous qui semble connecté à quelque chose qui nous dépasse et qui, à cet instant, est en quelque sorte notre Tout. Avoir un « Tout », même s’il est subjectif, car pouvant évoluer pendant notre cheminement, est essentiel pour nous donner une verticalité. C’est être entre ciel et terre, avec dans ce corps un seul ciel intérieur à chaque instant.

Cet article s’intègre dans l’enchainement de la page enseignement .

Stéphane Morelle

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