Le questionnement du « qui suis-je ? » est une étape fondamentale du processus humain. Car notre identité est, sans que nous puissions en avoir pleinement conscience, au cœur même de chacune de nos actions et paroles. Ici, nous abordons la question d’un point de vue spirituel. Savoir, in fine, ce qu’il y a derrière ce « moi » que nous agitons comme un étendard à chaque instant. S’agit-il d’une âme, d’un esprit, d’un cerveau ? En abordant la question sur un plan spirituel et expérimental, peut alors se dévoiler cette révélation qu’il s’agit de conscience. Je vous explique tout ça.

Il est des questions essentielles que nous nous posons tous à un moment ou un autre de notre vie. Qu’est-ce qui me définit ? Qui suis-je ? Parfois, cette mystérieuse interrogation émerge de nos profondeurs et vient questionner notre quotidien. Mais, trop souvent, nous nous contentons alors de réponses toutes faites qui nous enferment, au lieu de nous ouvrir aux champs infinis de possibles qui sommeillent en nous.

Les illusions du monde matériel.

Définir sincèrement notre identité profonde est une opération complexe. Nous pouvons nous définir, finalement, de mille et une façons : que ce soit en lien avec notre formation professionnelle, notre histoire personnelle, notre position familiale, nos réussites, nos hobbys, nos caractères physiques ou psychiques et nos ambitions ou désirs. Tout cela est ce qui ressort de nos investigations habituelles sur nous-même. Cependant, ce que nous cherchons à découvrir avec la question spirituelle du « qui suis-je ? » se place au-delà de tout cela. Qu’y a-t-il derrière notre masque, notre identité, ce que nous identifions familièrement comme étant moi ? La réponse dépasse les objets habituels de notre cognition quotidienne. Nous ne sommes, en dernière instance, ni notre corps, ni nos pensées, ni nos émotions. Ces phénomènes font partie de notre fonctionnement mais ils ne sont pas toute notre essence. Nous sommes plus que cela, c’est presque une évidence intuitive. Cependant, nous ne réalisons pas pleinement cette intuition. Elle reste sur le bas-côté de notre subconscient.

Le monde dans lequel nous vivons, notre culture occidentale, zappe complètement le problème de ce que nous sommes au-delà de notre corps, de nos pensées et de nos perceptions. Il n’en est jamais question dans le monde universitaire philosophique et scientifique. Quant au domaine de la spiritualité, le questionnement est là aussi évacué ou plutôt dérouté. On préfère alors évoquer des réponses qui n’en sont pas :

on parle d’immortalité de l’âme, d’un paradis après notre mort, que la mort n’est qu’un passage. Mais nous ne nous intéressons que très peu à, ici et maintenant, qu’est-ce que je suis ? Nous nous focalisons plutôt sur la communication avec des forces subtiles autour de nous ou sur attirer ce qui nous ferait plaisir ou sur trouver notre mission de vie. Nous ratons l’Essentiel.

Une réponse, la conscience.

Il y a de nombreuses études scientifiques qui viennent valider l’hypothèse que notre conscience est indépendante de notre cerveau. Ces études authentifient toutes les expériences autour de la mort et jettent un regard nouveau sur ce que nous sommes en réalité. Ces expériences autour de la mort intègrent celles avant la mort (EMI, Expérience de Mort Imminente), celles pendant la mort (les NDA, Near Death Awareness ou conscience accrue au seuil de la mort chez les mourants) et celles après la mort (ADC, After Death Communication, ou communications spontanées avec les morts, que les vivants peuvent tisser). Toutes ces expériences semblent décrire un seul et même phénomène. C’est la convergence de toutes ces études qui valide l’hypothèse d’une conscience indépendante du cerveau qui persiste après la mort.

Les études qui sont les plus impressionnantes à ce sujet sont celles sur les personnes ayant vécues un arrêt cardiaque avec l’électroencéphalogramme (EEG) plat au bout de quelques secondes (un cerveau « mort »).  Dans ces EMI, l’expérience dure quelquefois pendant plusieurs dizaines de minutes, avant que la personne soit réanimée. Elle témoigne d’une conscience hors du corps d’événements qui se sont déroulés autour du corps alors que le cerveau ne fonctionnait plus. On en conclut à une sorte d’autonomie de la conscience, que l’on décrit alors comme une conscience délocalisée ou de nature quantique, non-secrétée par la chimie ou la biologie du cerveau. Lire « Expériences extraordinaires autour de la mort » du Dr. Olivier Chambon.

De cette dernière expérience, nous voyons, pour les patients qui meurent (« mort » du cerveau et du cœur) pendant quelques dizaines de minutes, qu’une continuité du « je » se met en place « simplement ». Un « je » au-delà du corps. La conscience.

Expérimenter et non croire.

La question du « qui suis-je ? » se doit d’être abordée sur le plan expérimental et non intellectuel. Il ne s’agit nullement de convaincre de quoi que ce soit, mais de vivre sa propre vérité. Car, si la connaissance est un premier pas, elle ne suffit pas à nourrir notre Être. Nous restons globalement inchangés face à des idées, aussi extraordinaires soient-elles. Tout simplement parce que, en nous, beaucoup d’aspects inconscients s’opposent à cette vérité qui chamboulerait trop les valeurs sur lesquelles toute notre vie s’articule.

Il ne s’agit pas d’une simple quête de sens, où il faudrait trouver notre étiquette pour pouvoir ensuite se reposer sur les lauriers de notre découverte. Non, la question du « qui suis-je ? » est une aide pour un cheminement intérieur. Elle exige une révélation globale, une expérience. Sinon, on retombe dans le jeu des apparences, du masque.

Avançons donc dans ce cheminement qui est de l’ordre d’un dévoilement. L’étape cruciale est de pleinement comprendre que je ne suis pas ce corps, ces pensées, ces émotions. Deux expériences permettent de réellement vivre cette compréhension :

– dans les phénomènes de l’astral et surtout celui de la sortie de corps. Nous ne vous recommandons pas de développer cette voie car elle génère de nombreux obstacles pour ceux qui veulent toucher au Soi. Cependant, beaucoup de personnes peuvent avoir eu spontanément des expériences de ce genre. Et cela reste un témoignage puissant d’une réalité difficile à envisager avant : le vécu d’un sentiment extraordinaire de liberté en vivant un passage fulgurant d’une forme à une autre, d’un corps à un autre.

– dans la méditation, nous voyons, sans vraiment d’ailleurs en comprendre la signification profonde, que nous pouvons observer les pensées, les sensations et les émotions. Mais que, pour autant, nous ne sommes pas simplement cela. La sensation d’Être, qui peut devenir très profonde pendant la méditation, progressivement se détache de ces manifestations. Jusqu’à éprouver un silence total et une équanimité remplis par la sensation de notre Être. Ce que nous sommes.

Je suis conscience. Les moyens.

La question du « qui suis-je ? » et sa réponse « je suis conscience », ne peuvent être pleinement comprises que dans un état modifié de conscience. Car c’est cet état qui nous fait réaliser de plein fouet le fait que je continue à Être mais dans une forme totalement différente (pensée, sensations …). Pour autant, intégrer réellement que nous sommes conscience n’est que le début du chemin. Car, pour aller au bout de ce « qui suis-je ? », il nous faut découvrir la nature même de la conscience. Il nous faut traverser un nouveau voile, celui de l’Éveil à l’Absolu, au sans-forme, au Divin Infini et Un.

La question qui se révèle est alors d’une autre nature, c’est celle de notre Être et de notre Conscience. Il s’agit d’un cheminement qui nécessite des outils spécifiques.

Si la première étape peut être celle d’une compréhension que nous sommes autre chose que ce corps, cette pensée et ses instincts, la deuxième étape serait de vouloir dévoiler la nature de la conscience. L’objectif est alors d’avancer vers le Soi.

Deux méthodologies semblent, à ce moment, particulièrement pertinentes :

– la recherche de la Présence qui mène vers le Témoin grâce à la méditation. C’est ce Chemin qui amènera à réaliser le Soi en approfondissant la conscience de la conscience. (pour plus d’info lire l’observation de soi et la Présence et observation de soi-même et pleine conscience).

– l’enquête de Soi (l’Atma Vichara) qui est une technique de l’advaïta vedanta, la voie de la non-dualité, beaucoup développée par Ramana Maharshi. Elle correspond au questionnement du « qui suis-je ? » mené avec le soutien de la méditation. Cette technique permet, en autre, de nous motiver jusqu’à ce que l’on trouve la présence au Soi. Elle doit permettre de remettre en branle notre questionnement intérieur même quand on croit avoir compris. Car les pensées et les concepts sont des barreaux qui nous portent un temps (chaise) mais qui peuvent vite devenir une prison.

De toute façon, nulle réponse ne saurait répondre totalement à ce questionnement du  » Qui suis-je ? « . La réponse ne saurait s’inscrire ailleurs que dans une plongée dans notre monde intérieur et ses mystères. (Lire pour plus d’info l’enseignement du Samadhi)

2 Responses

  1. Cher Stéphane
    Je retrouve par toi le message de celui qui fut (et est toujours) notre maître ,confirmé par les enseignements d’autres maîtres qui ont aussi contribué à mon éveil
    J’ai une grande gratitude et un grand respect pour ceux qui consacrent leur vie à éveiller les autres à ce qu’ils sont vraiment

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