Même si, d’une certaine façon, la Conscience Infinie est déjà présente en nous, pouvons-nous affirmer que nous sommes déjà éveillés ?
L’Éveil spirituel est une révolution intérieure. C’est plus qu’une révélation, c’est une transmutation de « nous-même ». « Nous » devient différent dans notre compréhension, notre perception et notre façon d’être. L’Éveil peut être une expérience fugace ou l’entrée dans une Autre Vie qui se dévoile progressivement. Il y a plusieurs réalités à l’expérience d’Éveil comme le montrent les témoignages si divers de ceux qui en ont vécu un. Cela s’explique par le fait qu’il existe plusieurs types d’Éveils.
L’Éveil est souvent présenté comme étant notre nature profonde. De cette hypothèse résulte forcément la question de savoir si nous ne sommes pas alors déjà naturellement éveillés mais sans le savoir ?
Déjà éveillés ?
Pas vraiment
Parfois, il est dit que nous sommes déjà éveillés. Il suffirait de le savoir ou d’avoir un déclic pour que tout change.
Le savoir est de l’ordre de l’intellect et ne saurait nous transformer sur le plan spirituel. Le savoir peut seulement nous préparer, c’est le doigt qui montre la lune.
Quand au déclic, il ne saurait être au mieux qu’une fenêtre qui s’entrouvre pour nous montrer qu’existent en nous des potentiels inexplorés qui attendent notre participation intentionnelle. Mais tout cela est fugace et ne nous transforme pas complètement ni ne nous révèle totalement autre dans notre quotidien. Il est utile alors d’emprunter le chemin d’une voie spirituelle pour mieux appréhender dans son corps et son esprit ce que pourrait être un éveil spirituel.
Presque
Pour d’autres, il y a l’expérience. Avoir pu accéder rapidement à une révolution de la Conscience en s’ouvrant à sa nature vaste et libératrice. Cela est particulièrement vrai dans les voies non-duelles. C’est la conséquence d’un retournement de la conscience. Au lieu de se perdre en s’identifiant aux objets (je suis ce corps, je suis triste, je suis heureux, je pense que cela doit se passer comme cela…), il y a conscience d’elle-même en tant que telle. Alors les objets sont perçus mais sans identification car nous restons en contact toujours avec l’écran qui les perçoit. « Ce corps est un support, il y a de la colère en moi, telle pensée surgit dans ma tête ». Cette réalisation, quelle que soit son degré, est source d’ouverture et de liberté. Elle peut être d’une grande puissance et notre vie s’en trouve profondément bouleversée. Nous comprenons combien toute notre vie passée était illusoire. Pour autant, cela n’est pas un aboutissement total. Il s’agit de la réalisation d’une conscience et non de toutes nos consciences. Je vous explique.
Plusieurs Éveils car plusieurs consciences
La difficulté est de comprendre que nous sommes, par constitution, plusieurs consciences. Celles qui nous intéressent sont au nombre de deux. Elles sont toutes deux de nature très vastes mais diffèrent grandement. L’une est présente et active en nous depuis le début. Je l’appelle conscience astrale car elle est très liée à ce plan qui est d’une grande importance pour notre vie. L’autre est en potentiel. Je l’appelle conscience Absolue parce que c’est l’ouverture à un monde totalement Un au-delà de toutes formes.
Pourquoi parler d’astral, qui est perçu, au vu des connaissances actuelles, comme un épiphénomène du processus spirituel de la Conscience ? Simplement à cause du principe de réalité. Je constate régulièrement que beaucoup de personnes parlent d’Absolu sans réaliser qu’elles vivent uniquement la conscience en lien avec l’astral (voire, ne vivent que l’expérience de l’astral). Je vois que ces deux consciences, astrale et Absolue, sont différentes et qu’il est essentiel de les discriminer dans leur expérience pour que l’on puisse se comprendre et cheminer.
Conscience astrale ou Absolue ?
Lors d’une expérience d’expansion de conscience, ou de retournement de la conscience, ou de libération de la conscience dans le non-duel, tout le chemin est d’identifier la nature de la Conscience qui se dévoile dans son infinité. Et cela peut concerner aussi bien l’une que l’autre des deux consciences citées, astrale et Absolue. C’est la différence entre conscience sans objet et présence au Soi. Ces deux expériences sont complémentaires. La conscience sans objet éclaire notre vie ordinaire d’une vision totalement neuve et libre des formes. Ce processus concerne notre conscience en lien avec l’astral. La Présence au Soi nous révèle la transmutation extraordinaire de l’Absolu en nous. Véritable Réalité ordinaire et extraordinaire Réalité Absolue. C’est la Conscience de l’Absolu qui fait irruption en nous. Deux aspects importants, mais différents, du Chemin.
L’Éveil de l’Absolu
L’Éveil de l’Absolu en nous, ce que nous appelons dans sa toute première manifestation la Présence au Soi, n’est pas la vastitude de la Conscience sans objet. C’est le dévoilement de la Conscience Divine. Ainsi nous distinguons le Soi et la conscience sans objet. La conscience sans objet est une conscience illimitée et une au sein des objets ordinaires et qui les intègre en elle. Le Soi est Absolu, Un sans forme, et sérénité totale.
C’est faire la différence entre 2 états puissants mais différents. Le rêve de la Conscience (dans le sens d’une participation de la conscience à la réalité du monde ordinaire en tant que tel) et la Conscience Divine Éveillée. Éveil et illumination.
Conclusion
Pour conclure, je dirais, presque comme les non-duels, qu’en potentiel oui l’Éveil est déjà là. Et qu’il n’y a « rien à faire » que de s’ouvrir à ce retournement de la conscience vers la Conscience pure. Cet Éveil est celui de la révélation de la Réalité non-duelle de la vie ordinaire en tant que Conscience. Mais ce « rien à faire » et ce retournement de l’attention sont, somme toute, difficiles à comprendre. Ils sont souvent confondus, en pratique, avec une perception ouverte d’un champ élargi de matière subtile (énergétique ou astrale). Ce qui est une ouverture de nos champs de consciences mais pas une immersion dans la Réalité de la Conscience (astrale).
Quand à l’Éveil à l’Absolu, il est d’une autre nature qui ne nous est pas aussi naturelle. C’est une rupture de nature. L’extraordinaire de l’Un absolu au sein même de l’ordinaire, voire au sein même de la réalité non-duelle de la vie ordinaire.
Stéphane Morelle
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