Le terme « présence » est souvent relié par les enseignants actuels à la notion de Divin, d’Absolu, de Conscience infinie. Pourtant, en pratique, ce n’est pas toujours le cas. Sans nul doute, la présence qualifie un état intérieur spécial que l’on peut remarquer chez l’enseignant. Mais la reconnaissance de cet état est trop souvent confuse dans l’esprit des chercheurs spirituels. Ce qui est en cause, c’est la pluralité de ces formes de présence car en vérité le terme « présence » qualifie simplement une forme de conscience particulière. Or nous pouvons être conscient de différents plans en nous-même (le physique, l’énergétique, l’astral et l’Absolu). Et c’est justement ces plans qui vont déterminer la nature de cette conscience, son potentiel et ses limites sur le plan de la réalisation spirituelle. Je vous explique.

La Présence

Le terme « Présence » est souvent utilisé en spiritualité. Il est employé aussi bien dans le monde Chrétien (présence au Divin) que dans celui du yoga, de la non-dualité (présence au Soi) ainsi que dans la spiritualité Bouddhiste (pleine présence) et laïque… Il désigne toujours, dans le cadre d’un cheminement intérieur, une forme de conscience spéciale. Mais il existe différentes formes de conscience spéciale possibles. Il n’y a pas qu’une seule conscience qui serait la trame de tout.

J’ai constaté que les personnes sérieuses qui parlent de « présence » vivent des état intérieurs très différents. Avec ce simple mot de « présence » chaque enseignant, en fait, évoque implicitement un système qui lui est propre. Ce système est une référence à un ressenti, à un état intérieur et à un mode opératoire spirituel.

La difficulté réside dans le fait qu’il s’agit d’état intérieur, c’est à dire quelque chose d’invisible et donc de difficile à évaluer, et à qualifier. Finalement, en dehors des repères de la dialectique (ce que raconte l’enseignant) de la présentation (les formes et techniques proposées) et de la lignée spirituelle (ses maîtres spirituels), il est difficile de savoir ce que recoupe réellement le mot « présence » dans la bouche d’un enseignant. Certes, nous pouvons sentir que celui-ci est un peu « spécial » et qu’il émane quelque chose. Mais tout cela est-il suffisant pour nous assurer d’une vérité et donc d’une issue à l’aulne de nos espérances et des promesses des textes sacrés ?

Le terme présence peut désigner des choses différentes.

Ma spécialité très particulière d’enseignant de méditation spirituelle, c’est de pouvoir discerner exactement l’état intérieur de conscience de mon interlocuteur. Cette faculté est un don que j’ai travaillé avec le Dr Shen Hong Xun. Elle n’a, en soi, rien à voir avec une réalisation spirituelle. Mais elle me permet de guider très précisément les personnes qui viennent à moi pour les aider à reconnaître ce qui se passe objectivement en eux. Et c’est pour cela que je suis stupéfait des gouffres qui peuvent séparer les états intérieurs d’enseignants semblant parler de la même chose mais vivant des expériences très différentes. C’est ce constat qui m’a poussé il y a plus de 10 ans à chercher à comprendre pourquoi il y avait tant de disparités chez des enseignants a priori sincères dans leur déclaration « d’être arrivé ».

Au-delà des théories, principes et dogmes, ce qui compte ici c’est de voir objectivement ce qui se passe à l’intérieur de l’être humain en recherche. Premier constat d’une réalisation spirituelle : « Nous sommes conscience ». Le réaliser est un grand pas. Se désidentifier de son corps, de ses pensées et de ses émotions nous permet d’accéder à un espace plus libre, plus vaste et plus lumineux. Le champs de conscience s’élargit et change de nature. Mais pour autant, cela n’est que le début du voyage. Toucher à une autre conscience, observer sa conscience peut se faire sur des plans différents. La conscience n’est pas un continuum qualitatif où il suffirait d’observer sa conscience ordinaire pour s’ouvrir au véritable Témoin intérieur, émanation du champs de Conscience de l’Infini. Un simple retournement vers la source de sa conscience ne permet que très rarement de toucher à l’Infini. Non, la preuve c’est l’existence de tous ces enseignants qui sont pleinement conscients de la vastitude de l’astral, mais très loin d’une compréhension de l’Absolu.

Il n’y a pas qu’une Conscience qui engloberait les autres.

La présence est comme une attention qui s’ouvre et commence à s’ancrer sur un plan de conscience particulier. Ces plans sont la trame de l’univers. Ils nous constituent et nous sommes en quelques sortes la rencontre des consciences individualisées de ces plans. Certes lors d’un cheminement, nous nous ancrons dans un champs de conscience jusqu’à avoir l’impression qu’il est la base de tout. C’est le cœur du processus spirituel. Mais le chemin n’est pas le but. Et si nous persévérons, nous verrons combien la conscience est multiple. Voyons quelques-uns des états intérieurs classiques que l’on peut expérimenter et qualifier de présence car une énergie et une conscience nouvelles émergent :

La conscience de l’instant présent : l’attention se révèle comme vivante par elle-même. Profond calme, apaisement du mental et ouverture à l’autre. Inscription dans l’instant. C’est être centré.

Ancrage dans l’être du cœur. Souvent en lien avec le plan astral, mais celui-ci est présent seulement en fond.

L’ouverture au champ de conscience vaste du subtil. C’est une ouverture au silence qui accueille. Il peut s’agir soit d’un élargissement de la conscience ordinaire, soit d’une connexion à la conscience du plan de l’énergie (avec formation d’une croix intérieure) ou de l’astral (centrage dans le 3è œil).

Éclairage spontané du cœur en synergie avec la conscience : connexion avec les prémisses du Un.

La conscience de la conscience, quand elle est spontanée, est l’irruption de la conscience de l’Absolu. Illumination du Témoin intérieur.

Comment faire la différence.

Cela ne saurait se faire que par la pratique avec un enseignant qui vous dit quand vous touchez à cet essentiel qu’il a goûté et qu’il sait parfois reconnaître chez l’autre.

Car c’est le piège des mots, chacun de ces états peut être confondu avec l’autre. Alors qu’ils sont très clairement distincts.

Je propose régulièrement un stage d’une demie journée pour expérimenter la plupart de ces états. Je vous aide en les validant. Le Chemin peut prendre plein de formes. Cela est plus juste si vous êtes conscient de celui que vous empruntez.

Stéphane Morelle

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